A story told by Papyrus
Il existe des moments où les routines d’un pays se brisent. Quand les coups de feu résonnent plus près. Haïti vit l’un de ces moments aujourd’hui. Et pourtant, la vie continue. Parce que les gens continuent.
Nous sommes Papyrus. Nous sommes aux côtés des communautés, nous sommes témoins, et nous mobilisons la sagesse collective à travers le partenariat. Ce que nous voyons n’est pas un spectacle. Nous voyons une présence. Des décisions discrètes prises dans le silence que la peur laisse souvent derrière elle.
La porte qui s’ouvre
Dans une clinique de Turgeau, un quartier de Port-au-Prince, le personnel arrive avant l’aube. Il consulte les mises à jour sécuritaires sur son téléphone. Si la situation le permet, la porte s’ouvre. Sans annonces. Seulement la foi que quelqu’un viendra.
Et quelqu’un vient. Toujours.
Depuis plus de quarante ans, Profamil œuvre en Haïti pour offrir des soins de santé reproductive et sexuelle. Ses équipes mobiles apportent des services dans les camps où vivent, sous des tentes, des centaines de milliers de personnes déplacées. Elles distribuent des fournitures essentielles comme du savon, des serviettes hygiéniques et d’autres articles d’hygiène. Elles offrent aussi un accompagnement confidentiel dans des espaces sûrs.
« Chaque jour, le personnel décide d’ouvrir ou non, selon la situation sécuritaire », explique Florence, qui coordonne leurs opérations. « La clinique de Turgeau est restée ouverte presque chaque jour, même au plus fort de la crise. »
La clinique de Carrefour-Feuilles a dû fermer. Le personnel a été déplacé, certains à plusieurs reprises. Pourtant, les unités mobiles poursuivent leurs visites quotidiennes dans les camps de Port-au-Prince, rejoignant plusieurs milliers de personnes qui n’auraient peut-être nulle part où aller.
Un père arrive avec une femme en travail. Une jeune femme vient poser des questions qu’elle n’avait jamais osé dire à voix haute. Un adolescent, déplacé deux fois, incertain de retrouver un jour un endroit qui ressemble à un foyer.
Ils viennent parce que cette porte s’est déjà ouverte. Et elle s’ouvre encore.
La scène qui s’illumine
En avril 2025, le Festival International de Jazz de Port-au-Prince est revenu pour sa dix-huitième édition, mais différemment. Il n’y avait pas de têtes d’affiche internationales. Les préoccupations sécuritaires avaient tout changé.
« Nous avons dû nous concentrer sur nos artistes locaux », raconte Milena, directrice exécutive de la Fondation Haïti Jazz. « Et c’est exactement ce dont le public avait besoin. »
Ce qui a émergé fut inattendu. La scène appartenait entièrement aux artistes haïtiens, qui ont transformé l’absence de stars mondiales en une vitrine de génie local. Pendant deux jours, les habitants de Port-au-Prince ont pu chanter et danser avec des musiciens qui leur ont offert bien plus que de la musique.
Les rythmes vaudou ont rencontré l’improvisation jazz. Les musiciens ont mêlé les traditions spirituelles haïtiennes aux sonorités contemporaines. Le festival a affiché complet les deux soirs. Dans une ville assiégée, les gens ont choisi de se rassembler, de célébrer, d’affirmer que la culture survit.
Ce qui tient
Nous avons observé ce schéma partout en Haïti. Quand les systèmes formels se retirent, les gens avancent. Quand les institutions échouent, les communautés inventent ce dont elles ont besoin pour survivre.
Chaque organisation fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle sait et là où elle est. Chez Profamil, cela signifie des cliniques mobiles franchissant des checkpoints pour atteindre les familles. Au festival de jazz, cela signifie des musiciens qui créent de la joie pour leurs voisins. Des actions différentes, mais le même esprit : comprendre que le fait d’être présent compte.
Ce ne sont pas des solutions temporaires. Ce sont les échafaudages de ce qui maintient Haïti debout aujourd’hui et de ce qui pourrait la renforcer demain.
La société civile en Haïti s’adapte pour combler des manques vitaux. Elle est le battement de cœur derrière les gros titres, le choix quotidien de garder des espaces ouverts quand ils pourraient se fermer pour toujours.
Ce que cela signifie
Nous racontons cette histoire parce qu’elle mérite d’être racontée. Parce que la persistance d’Haïti n’est pas seulement de la résilience, c’est une responsabilité. C’est une mélodie. C’est le choix quotidien de milliers de personnes de maintenir leur pays de l’intérieur.
Florence, chez Profamil, souligne la valeur de la reconnaissance internationale pour leur travail local, sachant que la visibilité peut renforcer les efforts communautaires.
Les organisateurs du festival de jazz ont créé quelque chose pour leur communauté. Pour eux-mêmes. Pour leurs voisins. Pour le besoin simple et humain de se rassembler et de faire de la musique ensemble.
Voilà ce qui demeure quand tout le reste s’efface : des gens qui choisissent d’être là. Des gens qui ouvrent des portes, qui allument des scènes, qui offrent des soins quand les soins sont le plus nécessaires. Des gens qui comprennent qu’une nation se tient grâce aux innombrables décisions quotidiennes de ses citoyens de continuer.
Que cela soit vu.
Papyrus S.A. (papyrusinternational.com) est une entreprise de gestion dirigée par des femmes, basée en Haïti et au Kenya. À travers un accompagnement de proximité et un appui stratégique, nous aidons les organisations locales à élargir l’accès.
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